Gravières en Ariège, un résumé de la situation

Table des matières

« Quand les puits s’assèchent, l’eau devient grande richesse, et l’abondance fuit le terroir ». Proverbe

Préambule

Depuis les années 1970, 44 % des catastrophes climatiques sont liés à des situations d’inondations, et il est estimé qu’aujourd’hui déjà, la moitié de l’humanité souffre du manque d’eau au moins un mois chaque année. La température moyenne de la France aujourd’hui est 1,7 C / 1900 soit bien au-dessus de la hausse moyenne des températures à l’échelle mondiale 1,1 C en moyenne. De la Gironde aux Hautes-Pyrénées, la barre des 30 C, dans de nombreuses villes, a été franchie. Les glaciers pyrénéens ont perdu 90% de leur superficie. Il n’a pas plus ou quasi pas plu depuis mai en Ariège. 40% des cours d’eau : chevelu, ru, ruisseaux et rivières sont à sec. Il n’y a plus d’eau, plus de vie.

Ici dans les gravières, de la vallée de la Basse Ariège, la situation est catastrophique.

L’extractivisme démesuré tel qu’il est pratiqué en basse Ariège assèche ce territoire tout cela pour continuer, comme avant, à alimenter des projets climaticides. La basse vallée de l’Ariège est sacrifiée à une activité coupée du réel et indifférente à ses effets destructeurs.

Pour comprendre ce qui se passe ici, nous avons créé ce document. Un document d’information, de sensibilisation, pour toutes et tous, permettant une lecture rapide mais aussi un approfondissement sur la catastrophe écologique en vallée de Basse Ariège et pour permettre une meilleure compréhension par toutes et tous de cette problématique, mais aussi pour élargir nos soutiens.

La nécessité absolue de défendre l’eau nous oblige à agir pour préserver cette ressource indispensable.

En résumé

Les conséquences écologiques, économiques et bientôt humanitaires liées à l’impact des gravières en Vallée d’Ariège sont synthétisées dans ce document, qui se veut non exhaustif sur tous les aspects de la problématique.

La nappe de la vallée de l’Ariège est un trésor géologique que nous a légué la période glaciaire. Cette nappe abrite une ressource en Eau provenant des Pyrénées, filtrée par les sables et les galets : l’une des plus pures de toute l’Occitanie. Cette eau contribue au débit de la Garonne et à l’alimentation en eau des toulousains. Cette nappe de la vallée de l’Ariège est constituée à 85% de graviers et à 15% d’eau, recouverts d’une couche de terres arables. Ce sont les graviers qui sont exploités et ce faisant, c’est la nappe et sa ressource en eau qui sont détruites.

En Vallée de l’Ariège, c’est déjà 250 ha de terres agricoles détruites, exploitées en gravières, transformées en déchetterie à ciel ouvert et en lacs artificiels et bientôt 850 ha supplémentaires jusqu’en 2039-2041. Ces projets sont menés par les entreprises Denjean Granulats, Spi Batignolle, BGO&SECAM et Midi Pyrénées Granulats filière du groupe Lafarge.

Les « trous d’eau » qui dégradent les nappes phréatiques dans les vallées de l’Ariège et de la Garonne ont pour but l’extraction de matériaux destinés à des projets principalement autoroutier et en dehors de l’Ariège.

Nous sommes en état d’urgence sur l’eau, le climat, la biodiversité. Les carriers contribue à accélérer ces 3 phénomènes : l’assèchement de la nappe et des sol, la disparition de la biodiversité et de par leur pratique ont un impact fort en terme d’effet de serre.

En Ariège, l’exploitation des carrières n’intègre pas les contraintes environnementales actuelles.

Au-delà de provoquer la baisse de la ressource en eau par évaporation et rabattement de nappe, cette eau est polluée par l’enfouissement dans ces “bassines” des déchets du Bâtiment et des Travaux public (BTP).Aujourd’hui 14 millions de tonnes de déchets sont dans la nappe provocant déjà une grave pollution aux métaux tels fer et aluminium (600 fois le seuil autorisés) et autres polluants issus du pétrole et des matériaux utilisés dans le bâtiment, rendant l’eau impropre à la consommation. Ces déchets permettent de “recyclés” les matériaux du BTP, simulée une remise en état en rendant ses “sols” à l’agriculture et permettant au passage de recevoir une commission substantiel pour les carriers. Les conséquences économiques sont bien là pour le monde rural : des restrictions d’eau qui impactent directement les riverains et les agriculteurs avec pour ces derniers la baisse du rendement et de leurs revenus, mais aussi la disparition d’exploitation (arboriculture, élevage de vaches laitières…). Un territoire transformé durablement faisant fi du patrimoine et du paysage. Les cours d’eau qui approvisionnent plusieurs millions d’occitans sont assoiffés et nécessitent des travaux colossaux pour sauver “un débit” dans les rivières et pour permettre l’irrigation et maintenir l’eau au robinet.

Aujourd’hui nous laissons déjà une vallée exsangue où il y a pénurie d’eau

Les générations futures ne comprendront pas pourquoi on les a privés d’eau, la privation d’ailleurs sera probablement plus proche qu’on ne le pense.

Des associations de protection de l’environnement ariégeoise travaillent depuis des années à alerter sur ce sujet et ont entrepris des démarches juridiques pour limiter l’extraction et arrêter la mise à nu de la nappe et interdire l’enfouissement des déchets du BTP dans la nappe. Elles ne sont pas entendues.

Le collectif STOP GRAVIERES est né en mars 2023, dans le but de sauver la nappe phréatique de l’Ariège, d’arrêter le développement des carrières alluvionnaires de l’Ariège, de réduire les surfaces autorisées à l’exploitation (autorisées jusqu’en 2041, mais non encore exploitées) et de modifier leurs conditions d’exploitation pour minimiser autant que possible leurs impact sur la ressource en eau selon les recommandations des organismes publiques à compétence reconnue en hydrogéologie par l’Etat. Il a également pour but d’harmoniser les conditions de production de matériaux de construction à travers toute l’occitanie, en limitant tous les impacts sur la ressource en eau.